jeudi 26 mai 2011

ENERSA WAKA WAKA: JOUR 5

Première vraie journée de travail. Assane cogne à la porte, vers 9h30. Les techniciens sont déjà là à nous attendre. Le temps de se préparer et on va les rejoindre.
On commence par leur expliquer la différence entre chaque type de cellules.  Je prépare les gabarits que nous allons utiliser avant de commencer à souder les cellules.
On explique un peu le processus puis je leur demande de nous regarder faire avant d’essayer. Problèmes ! On s’est fait avoir par les Chinois : les fers à souder marchent très mal, et l’étain fond à peine. Ca ressemble plus à une pâte qu’à un liquide. Tant bien que mal, Frantz arrive à souder quelques cellules, mais ça augure très mal ! Je demande si il n’y a personne qui répare les TV à Mekhe. Si, si il y en a. Alors il faut aller leur demander des fers à souder et de l’étain. Ils disent qu’ils iront plus tard. Avec un fer et 3 apprentis, on est à peine arrivé à souder quelques cellules.
C’est l’heure de manger. Toujours en communauté, les bols remplis de bouffes sont au milieu des tapis dans la cour ! On mange avec des cuillères cette fois.
Après la bouffe, on continue la formation. On doit aussi faire le cadre. Dans mes courriels, j’avais demande à Assane si on allait pouvoir trouver une machine pour couper l’aluminium. Il m’avait dit que oui. La scie qu’ils ont, est pour couper le bois ! Pas de lame pour le métal non plus. On doit couper à la main. Avec la précision qui vient avec. Notre 1er cadre, ne marche pas du tout, la coupe manuelle est trop imprécise pour les angles à 45 degrés. On decide d’y aller à angle droit en faisant des entailles. Ca va beaucoup mieux.
Entre temps, Frantz et Hadhim ont fini de souder le panneau. Ils vont le tester au soleil, avant de l’encapsuler.
Il est 18h00 passé, on arrête jusqu'à demain. Assane trouve que la cadence est lente. Il a raison mais on n’a qu’un seul fer à souder et il me manque des gens. Il me faudrait au moins 3 autres types et 3 autres fers à souder sinon je vois mal comment on peut faire 15-20 panneaux. Il ne semble pas être conscient du problème de l’étain et des fers à souder. Je vais assigner des tâches spécifiques à chacun d’entre eux, et on pourra finir pour samedi. Il ne faut pas oublier le type du plastique. Il nous en faut également.
Sans fer, impossible d’accélérer la cadence. Même si il m’amène 3 autres types.
On va s’asseoir dans son bureau, on échange quelques informations avant de discuter d’un projet spécifique qu’ils ont : 250 lampadaires pour un village. Ils ont soumis une proposition et ils attendent le financement.
Le soleil est déjà couche, il doit rentrer chez lui. On continuera demain.
Frantz m’attendais dans la chambre, on sort pour aller manger. On rencontre nos 2 copains au cyber café.  Fallou dit qu’il va nous montrer un restaurant, une Guinéenne qui vend des sandwiches. Il y a une télé qui montre la lutte sénégalaise, Fallou nous explique que c’est très populaire actuellement au Sénégal. La règle consiste à  mettre l’adversaire au sol ou les 2 mains et les 2 genoux à terre. Il n’y a qu’un seul round les combats sont donc assez courts ! Avant de monter sur le ring, chaque lutteur effectue une danse avec son staff, une espèce de danse guerrière avec des cris. On m’avait conseillé d’avoir la lutte mais je ne crois pas que j’aurai le temps. Je ne suis pas en vacances ici.

On fini de manger et on retourne au cyber café. Fallou doit rentrer chez lui, il nous laisse avec Abdallah. On est debout devant le cyber café, une fille en jeans moulant passe devant nous. Frantz dit qu’il ne croit pas que les filles qui s’habillent ainsi respectent les prescrits du Coran. Sa yo gen pou vann kan mem ! Lòt ak gwo wòb OK, men pa sa'a. On demande à Abdallah, de nous éclairer sur le sujet, il nous dit que les apparences sont souvent trompeuses, dans les deux sens ! Il dit que c’est l’influence occidentale, les jeunes filles suivent ce qu’elles voient à la télé. Et que la culture sénégalaise est en train de disparaitre. Je vérifie bien que celui qui dit ça a son pantalon anba mounda !
Il est plus de 23h00, on quitte notre ami et on rentre se coucher. La rue est pleine d’animation, les gens dorment tard à Mekhe.

2 commentaires:

  1. Quelle bonne idée tu as eu de faire ce blog ! Rien ne t'échappe dans cette société sénégalaise. Super intéressant

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  2. Un projet de 250 lampadaires.C'est assez important, non? S'agit-il d'un grand village?

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